Le DAEU, un diplôme pour changer de vie

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Sans diplôme, et surtout sans le bac, la construction d’un projet professionnel durable peut s’avérer complexe. Le DAEU (Diplôme d'Accès aux Etudes Universitaires) est la porte d’entrée vers les études supérieures et le renouveau de son parcours professionnel. Anne-Catherine Franck a fait le choix du DAEU à Rennes 2, elle nous raconte son expérience.

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Un parcours scolaire complexe

Après un parcours scolaire difficile, Anne-Catherine quitte l’école à 16 ans. « Je suis partie sur une formation d’orientation. Je savais que je voulais travailler auprès d'enfants, orientation à laquelle je ne pouvais pas accéder, mais j'aimais aussi l'accueil ce qui sera confirmé sur ma formation d'orientation». Elle enchaine les petits boulots comme hôtesse d’accueil, elle travaille également dans la vente et tout ce qui touche à la communication. Après la naissance de ses deux filles et une pause professionnelle, Anne-Catherine reprend le travail ou elle enchaine les emplois de nuit à l’usine et à nouveau dans la vente. Elle continue ensuite dans l’aide à la personne. « J’ai commencé à rentrer à la mairie pour travailler auprès des personnes âgées, le ménage. Après j’ai travaillé à la cantine de la ville. Après j’ai travaillé sur la garderie de l’école de la ville. Je travaillais vraiment pour la mairie, dans l’aide ».

De retour sur Rennes, elle devient AVS auprès d’enfants en situation de handicap pendant deux ans. « Moi qui n’aimais pas l’école, je travaille en plein dans le scolaire ! ». Elle devient ensuite ATSEM pendant deux autres années. Suite à des problèmes familiaux, Anne-Catherine interrompt de nouveau son parcours professionnel pour le reprendre par la suite, toujours comme AVS. Entre temps, le bac est devenu obligatoire pour occuper ce poste. « J’avais réussi avec l’éducation nationale à faire presque une validation d’acquis, vu que ça faisait longtemps que je travaillais pour eux. Ils m’ont prise alors que je n’avais pas le bac. Mais normalement, j’aurais dû avoir le bac ».

Ce retour comme AVS auprès d’enfants autistes questionne beaucoup Anne-Catherine qui aimerait aller plus loin. C’est ainsi qu’elle se décide à passer le DAEU.

Attirée par la littérature et la philo, Anne-Catherine rejoint Rennes 2 qui propose le DAEU A, avec des matières littéraires.

Une année intense

Au début de cette année intense, elle ne sait pas vers quelle filière elle peut se diriger par la suite. Les débuts n’ont pas d’ailleurs pas été simples : « le DAEU a été très compliqué. J’ai arrêté à 16 ans en première année de BEP Comptabilité et il me manquait la rédaction, les formes, la culture générale, les lectures. Il me manquait beaucoup d’outils ». Durant cette année, elle poursuit son travail en parallèle avec les enfants autistes, tout en ayant une vie de famille à côté. Le rythme entre études, charge familiale et travail est très intense. « Quand on reprend ses études à un certain âge, il faut se dire que ça va être presque un parcours du combattant. C’est un sacré challenge qui demande beaucoup de persévérance, de motivation, de désir, peut-être un peu d’audace, d’espérance. Et aussi beaucoup de force. On retrouve le scolaire, l'évaluation et la notation sont parfois difficiles à accepter. On met beaucoup de choses de côté, les relations familiales et sociales. On n’est pas aidé financièrement, c’est très dur. Et après 35 ans, on n’a plus aucune aide ».

Cette année chargée est aussi faite de bons souvenirs : « Ce que j’ai préféré, ce sont les cours qui permettent de se rencontrer, le fait de pouvoir être ensemble. Et les professeurs donnent de l’espoir et de la force. Et j’ai aussi aimé la philo ! J’ai adoré la géo, le français aussi ». Certaines matières ont été une révélation pour Anne-Catherine.

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 Ce que j’ai aimé aussi, c’est que ça m’a donné envie d’aller plus loin, sans que je m’en rende compte. Certains professeurs portent par leur envie d’enseigner

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L'ouverture aux études supérieures

Ensuite, Anne-Catherine enchaine avec une première année de licence de psychologie en distanciel, tout en prenant un travail de nuit. Le niveau est assez élevé et les conditions d’études sont complexes avec l’arrivée du Covid, la restructuration des cours et des emplois du temps. « Le rythme en licence est très différent, le nombre de cours aussi, et l’écart de niveau de l’anglais du DAEU à la licence. Il y avait beaucoup de cours. La masse de cours est énorme ». De plus, l’ambiance est très différente du DAEU. On passe d’un petit groupe à une très grosse promo et des cours dans de grands amphis. « On est vite noyé. Si on n’apprend pas à travailler un peu tout seul, c’est compliqué. Il faut savoir anticiper les examens, les stages ». Aujourd’hui en 2e année de master, Anne-Catherine se destine à une carrière de psychologue clinicienne. « J’ai fait un stage cette année en milieu hospitalier. J’ai fait des merveilleuses rencontres, que ce soit à l’université ou en stage ».

Forte de cette expérience, son premier conseil aujourd’hui est de garder toujours espoir et d’y croire. 

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Si on n’y croit pas, c’est compliqué. Bien s’entourer, c’est important. Et surtout, il faut être persévérant et ne pas baisser les bras. C’est une belle expérience que je souhaite à tout le monde 

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