Les études animales sont traversées par des questionnements sur la façon dont les analogies entre les différentes dominations interhumaines peuvent être convoquées pour penser le vécu, le statut des animaux non humains sous la tutelle humaine.
Lors de cette matinée, nous nous intéresserons à certaines de ces formes communes, aux rapports de pouvoir qui sous-tendent ces relations, aux mécanismes qui les animent et aux traitements qu’ils impliquent pour les groupes étudiés.
Programme
9h > Accueil
9h15 > Conférence « Ce que les exhibitions d’animaux à Rome et les «zoos humains» disent de nos mécanismes de pensée »
Philippe Le Doze, histoire, Université de Rennes 2
Les logiques à l’œuvre lors des exhibitions d’animaux dans les jeux romains et dans les « zoos humains » se fondent sur des mécanismes de pensée, l’anthropocentrisme et l’ethnocentrisme, dont les modalités (en particulier le sentiment intuitif d’un plus grand achèvement par rapport à l’Autre ou encore une solidarité spontanée avec le semblable) sont en grande partie convergentes. À deux époques historiques éloignées, deux manifestations, l’une mettant en scène des animaux, l’autre des êtres humains, ont contribué à bâtir un récit où se mêlent enjeux impériaux, métaphysiques et pratiques et à asseoir dans l’inconscient collectif un rapport au monde n’allant pas de soi. In fine, ce qui se joue lors de ces manifestations, c’est le droit à dominer. Exhibitions d’animaux à Rome et « zoos humains » sont l’émanation d’idéologies (l’anthropocentrisme spéciste et l’ethnocentrisme raciste) qui ont permis, en s’appuyant sur le prisme de l’exotisme, de porter et de renforcer ces logiques de domination fondées sur des biais cognitifs.
10h15 > Conférence « La violence carniste au prisme de l’intersectionnalité : Sexisme et spécisme »
Rachel Lapicque, études anglophones, Université de Rennes 2
Cette intervention s’intéressera aux points de rencontre entre les systèmes sexiste et spéciste, dont l’idéologie repose sur la hiérarchisation, l’altérisation et la domination d’êtres féminisés que l’on est invité·e à juger méprisables, exploitables et consommables. Il sera question de la manière dont la perception genrée des animaux et animalisée des femmes participe à leur oppression en permettant leur exclusion de la communauté morale. Je me pencherai aussi sur la dimension sexuelle de la violence carniste et sur l’importance du consentement comme enjeu animaliste et féministe.
11h10 > Conférence « Queer, végan, décolonialité : Les enchevêtrements de la justice sociale d’émancipation »
Sandeep Bakshi, études anglophones, Université Paris-Cité
Les imaginaires de la décolonisation tout en mettant en exergue la libération comme un préalable de la justice sociale et/ou anticoloniale interviennent dans la redéfinition de l’humain (Fanon, Wynter) décentrée d’une ethnoclasse racialisée blanche. Suivant ces articulations autour de la nouvelle humanité, cette communication croise les approches queer, véganes et décoloniales afin de comprendre les enjeux animant notre nouvelle humanité globale. Il s’agit de souligner que les préoccupations anti-spécistes, anti-capitalistes, anti-racistes et non-hétéornormatives sont intimement reliées à la justice sociale d’émancipation de toutes formes d’oppression.
12h30 > Déjeuner
Tarifs
Le repas est compris dans le tarif
- Individuel : 20 euros
- Institutionnel : 40 euros
- Etudiant·e ou demandeur d'emploi : gratuit (avec justificatif)
- Personnel de Rennes 2 ou ancien·ne·s étudiant·e·s du DU : gratuit
INSCRIPTION OBLIGATOIRE
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Les conférences auront lieu sur le campus de Villejean, amphi B6.